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Il était près de vingt-trois heures trente, je sortais du cinéma Pathé, fatigué et encore dans la crise d'anxiété que m'avait causé l’annonce  de l’assassinat de la petite fille près de la Croix-Rousse : un cas sans précédent comme me l’avait indiqué Antoine et avec une particularité, la signature de l'auteur du crime sur le corps de la petite : cinq roses nées d'une même tige.

 

Je cherchais à déchiffrer le profil de l'assassin. Sans doute, avait-il des phobies qui se sont réveillées en présence de la petite. J’imaginais la scène : le lieu, l’heure du crime, le bourreau et sa névrose… Je ne pouvais pas effacer de mon esprit le visage de la petite fille, son visage sans vie dans la nuit noire, ses yeux fixes, ses pupilles dilatées témoignant de ses ultimes moments de vie et qui finalement elle n’avait pas eu la chance de voir un nouveau jour se lever et avait assisté impuissante au dernier acte de sa vie.

 

Aucun témoin oculaire, une seule personne qui affirme avoir entendu, depuis son appartement au premier étage, quelques pas très marqués cette nuit. Elle ne s’était pas approchée de la fenêtre car, selon sa déclaration, elle avait pensé que c’était sûrement quelqu’un pressé d'arriver à une fête ou quelqu'un qui avait trop bu.

 

Alexandre : Bonsoir monsieur l'agent … Il fait une nuit spectaculaire, n’est-ce-pas ?

Inspecteur Toulalin : Bonsoir …

Alexandre: Vous ne trouverez pas la clé de cette énigme sur les lieux du crime mais plutôt dans les alentours.

Inspecteur Toulalin : Pardon ? …

Alexandre : Alexandre, enchanté !

 

La présence de cette personne qui se promenait, cette nuit là, alors même que je tentais de percer le mystère m’intriguait. Alexandre avait disparu en un éclair…  Comment savait-il que j’étais inspecteur ? Comment connaissait-il mon nom ? Tout à coup, je réalisais que je ne savais plus où j’étais : quelle rue avais-je prise ?

 

Je n’étais pas encore en mesure de terminer le puzzle de l’assassinat qui me permettrait de résoudre le crime qui m’avait tourmenté et avait failli me conduire à tout abandonner.

 

Mon esprit ne parvenait pas à faire le lien entre les  quelques pistes que l’enquête avait découvertes. A quoi faisaient référence les cinq roses nées d'une même tige, trouvées sur le corps de la petite ? Parallèlement, il semblait évident que la petite avait été kidnappée de son domicile et assassinée par la suite, mais pourquoi personne n'avait signalé  la disparition de la fillette ?  Plus intrigant encore : comment se fait-il qu’on n’avait trouvé aucune trace de pas tout autour du corps de la petite, place Bellevue, alors que cette nuit-là, la neige était tombée ?

 

D’après le rapport du médecin légiste, la petite fille était morte quinze minutes avant qu’un policier qui passait par la place ne découvre son corps.

 

Je me dirigeais maintenant vers la scène du crime. La nuit était aussi sombre que celle de l’assassinat, il commençait à tomber de petits flocons. J’étais décidé à trouver les pistes qui pourraient nous avoir échappées le soir du crime et j’étais déterminé à trouver une fois pour toutes le coupable de ce meurtre …

 

Je revoyais le visage de la petite fille, ses marques d'asphyxie, et les roses nées d'une même tige sur son corps ; les mots d'Alexandre cette nuit et la première rencontre que j'ai eue avec lui deux semaines auparavant, son salut et sa question sur l’avancement de l’enquête… Je dois me concentrer pour ne laisser passer aucun détail et identifier toute trace de l'assassin.

 

Sur la route, je passais par mon immeuble et trouvais Alexandre, à l’entrée, qui m’attendait à côté de la porte. Il se mit à marcher à mes côtés : je ne savais pas pourquoi mais j’avais l’intuition qu'il savait quelque chose sur le meurtre, qui était l’assassin ou ce qui s’était passé cette nuit-là. Cette manie maladive et excitante qu’ont certaines personnes de vouloir toujours tout savoir !!!

 

J'arrivais sur les lieux du crime. J’étais sur le point de m’arracher les cheveux, quand je me suis souvenu des mots d’Alexandre. J’ai jeté un coup d'œil aux environs en essayant de trouver quelque chose qui aurait pu nous échapper, le moindre petit changement me permettant de ne pas basculer dans la folie, mais en me retournant, je ne vis que mes propres traces de pas, et entendis une voix qui prononçait mon nom.  Sur la place où le cadavre avait été trouvé, une très forte lumière et un nouveau bouquet de cinq roses nées d'une seule tige …

 

Au commissariat, l’agent Antoine reçoit un appel de ses équipes : « Monsieur, il n'y a pas de pistes ou de traces d'une seconde personne, seulement le corps de l'inspecteur Toulalin ... » 

 

Quelques minutes plus tard, le téléphone retentit à nouveau :

 

Alexandre: Bonsoir Monsieur Antoine, je m'appelle Alexandre

Antoine: Bonsoir…

Alexandre: c’était quelqu’un de bien, l’inspecteur Toulalin, n’est-ce pas ?

Antoine: Effectivement, c’était quelqu’un de bien.

Alexandre: Aussi étrange que cela puisse paraitre, la mort n’a pas de visage, elle ne laisse pas de trace et elle salue ses prochaines victimes avec beaucoup de courtoisie… 

 

Mayra Carolina Galeas Angel

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